InfoResources News No 3 / 04 (Juillet
2004)
Article de fond
> La certification
forestière a dix ans: état des lieux
D'intérêt courant
Politique
> La mondialisation, un risque ou une chance
pour une agriculture
diversifiée et adaptée ?
> Agricultural Investment Sourcebook
> Atelier sur la décentralisation, les systèmes
fédéraux et les
programmes nationaux en foresterie
> La mobilité
: un facteur critique pour la conservation de la biodiversité
> Les nouvelles législations foncières
en Afrique : sont-elles justes
et efficientes ?
Mise en oeuvre
> Politique forestière nationale au Kyrgyzstan
> Services zootechniques et réduction de la pauvreté
> Technologies de l’information et de la communication (TIC) et
développement rural en Inde
> Comment améliorer la participation du secteur privé (PSP) dans
l’approvisionnement en eau ?
Recherche
> Nouveau riz pour l’Afrique
La certification forestière a dix ans: état des lieux
L’outil
de certification défini par Forest Stewardship Council (FSC)
en 1993 devait contribuer à élever les standards de gestion
forestière en vue de sa durabilité dans le monde entier,
particulièrement pour les forêts tropicales. Cette gestion
durable des forêts sous-entend notamment les activités
d’inventaire forestier, de suivi et d’évaluation, de techniques
améliorées en sylviculture et de conservation de la biodiversité.
Dans ce sens, les forêts tropicales qui fournissent moult services
vitaux présentent de grandes complexités. Elles comptent
majoritairement plus de 400 différentes espèces d’arbres,
de grandes surfaces dépendent de gouvernements aux ressources
et capacités limitées, souvent les droits des communautés
locales sont peu pris en compte et la législation foncière
n’est pas définie, parfois la corruption s’est institutionnalisée.
Dans la réalité, sur les 100 millions d’hectares de forêts
dont l’aménagement a été certifié, seuls
3% ont trait à la zone tropicale et de ceux-ci une infime part
concerne les forêts naturelles tropicales.
Sur une si courte existence, les attentes face à la certification
étaient trop
grandes. Ainsi le relève le document édité par
Forest Trends,
« Certification in complex socio-political settings »,
et explique qu’à l’aube d’une deuxième décennie,
le défi majeur de la certification résidera encore en
zone tropicale et dans les régions dites « économiquement
en transition ». Là, la complexité des problèmes
y est accentuée par une situation où font souvent défaut
la bonne gouvernance et le projet politique, ainsi que l’existence de
marchés, et où perdure donc la logique
« donneur-assisté ». Mais les auteurs analysent également
plusieurs expériences et capitalisations en vue d’activités
futures. Différentes normes, incluant FSC, Pan European Forest
Certification scheme (PEFC) et des initiatives nationales ou entrepreneuriales,
ont donné lieu à des applications encourageantes, par
exemple en Amérique Centrale et du Sud et en Russie.
Le cas de la Russie reflète différentes facettes de la
réalité. Le projet de
certification Priluzye Model Forest (PMF) couvrant 795'000
ha dans la
République de Komi au nord-est de la Russie a été
lancé en 1996 par le
WWF. En 2002, l’ONG Silver Taiga a repris le flambeau avec un appui
financier de la Direction du Développement et de la Coopération
(DDC). Un point très intéressant de ce projet est le développement
d’un système cartographique pour la détection de surfaces
de forêts à haute
valeur de conservation (HCVF), ces dernières représentant
11% de la surface de la forêt modèle. Cette méthode
d’inventaire a été reprise en 2001 par les autorités
forestières locales qui ont ainsi répertorié 5.5
millions ha de HCVF dans la République de Komi. Comme, en principe,
l’exploitation des HCVF nécessite l’obtention d’un label FSC,
cette dynamique a incité les différents partenaires du
projet à établir un groupe de travail régional
FSC. Si ce processus a eu des impacts sur la planification d’une gestion
durable des forêts, il nécessite encore du temps pour être
réellement intégré aux pratiques forestières
courantes. L’instabilité des autorités forestières
locales, le court-terme
des concessions forestières, ainsi que la méconnaissance
de la valeur ajoutée amenée par la certification constituent
encore une part des lacunes de la base institutionnelle du processus
de certification dans cette région.
Néanmoins, IKEA travaille étroitement avec le WWF pour
le développement du modèle «staircase», une
approche innovatrice de certification. Elle se base sur un audit qui
identifie les écarts entre les pratiques en cours et le standard
de la gestion durable des forêts, puis elle planifie des actions
en vue de remédier aux écarts constatés, et vérifie
régulièrement la portée de ces actions et les progrès
engendrés. Le modèle «staircase» est utilisé
par la firme IKEA afin d’augmenter le volume de bois certifié
dans sa chaîne d’approvisionnement, et ainsi d’être assurée
que ses produits finis proviennent de forêts durables.
Source: Certification in complex sociopolitical
settings: looking forward
to the next decade. Ed. Michael Richards. Forest Trends, 2004. 33 p.
www.forest-trends.org/resources/pdf/Complex%20Settings.pdf
Autres lectures:
> La certificación forestal y las comunidades: mirando hacía
la siguiente
década. Ed. Augusta Molnar. Forest Trends, 2003. 91 p.
www.gtz.de/forest_certification/download/d66s.pdf
> Etude de faisabilité sur la certification forestière
panafricaine. Ed.
Indufor Oy. INDUFOR, 2002. 112 p.
www.gtz.de/forest_certification/download/d63f.pdf
D'intérêt courant: Politique
La mondialisation, un risque ou une chance pour une agriculture
diversifiée et adaptée ?
La libéralisation du commerce mondial avance à grands
pas, mais les négociations sont fastidieuses en raison de points
de vue antagonistes sur la mondialisation de l’agriculture. Deux publications
récentes analysent les effets et les potentialités de
la mondialisation dans le domaine agricole sous différents angles.
Colin Hines voit dans la libéralisation avant tout une mise en
péril des systèmes d’alimentation locaux, et partant,
une menace pour la sécurité alimentaire. Les multinationales
exercent une influence toujours plus grande sur la production agricole
et l’augmentation de la productivité se fait au détriment
des conditions de travail, environnementales et sociales. Aussi,
Hines plaide-t-il pour une « localisation » de la vie économique,
axée sur l’autodétermination et l’autonomie des populations
concernées.
Par contre, pour les auteurs du document de travail « Agriculture
and Rural Development », la libéralisation recèle
des chances pour les petits paysans. En misant sur une diversification
de la production plutôt que sur la monoculture industrielle, ils
pourraient tirer profit de la mondialisation du commerce. Les auteurs
soulignent toutefois que des systèmes de production diversifiés,
adaptés aux conditions naturelles, doivent aussi pouvoir réagir
souplement aux besoins et à la demande du marché. L’accès
à des informations actuelles sur les marchés, aux nouvelles
technologies, ainsi que la formation des paysans sont des conditions
essentielles pour une diversification réussie. Il revient aux
donateurs internationaux d’aider les couches les plus pauvres de la
population à utiliser ces possibilités.
Sources:
> A Global Look to the Local: Replacing economic globalisation with
democratic localisation. Colin Hines. IIED 2003. 79 p.
www.iied.org/docs/sarl/GlobaltoLocal_Hines.pdf
> Agricultural Diversification for the Poor: Guidelines for Practitioners.
Shawki Barghouti et al. Agriculture and Rural Development Discussion
Paper 1. The World Bank. 2004. 48p.
http://lnweb18.worldbank.org/ESSD/ardext.nsf/11ByDocName/
AgriculturalDiversificationforthePoorGuidelinesforPractitioners/
$FILE/Diversification_Web.pdf
Agricultural Investment Sourcebook
La nouvelle stratégie de la Banque mondiale en matière
de développement
rural consiste à soutenir la croissance agricole en mettant l’accent
sur la
réduction de la pauvreté et sur l’utilisation durable
des ressources naturelles. Un nouveau manuel en ligne aide les acteurs
à concrétiser cet objectif. Cet ouvrage de référence
donne aux responsables de projet et autres acteurs intéressés
un aperçu des expériences et innovations positives (y
compris quelques exemples d’expériences négatives) en
matière d’investissement agricole pour combattre la pauvreté.
Le « Sourcebook » est articulé en 11 modules thématiques
qui couvrent des aspects politiques, institutionnels, technologiques,
écologiques et économiques. Chaque module présente
‘son’ thème de manière concise, donne les résumés
des expériences faites dans des domaines d’investissement précis
ainsi que des exemples de cas novateurs.
La publication permet au lecteur de se faire rapidement une idée
sur les grands thèmes du développement rural, mais elle
ne fournit pas de données détaillées sur la planification
et la réalisation d’investissements correspondants.
Dans sa première édition, le Sourcebook se base principalement
sur les
expériences de la Banque mondiale elle-même ; il est prévu
que les éditions suivantes intègrent celles d’organisations
d’aide au développement et d’Etats.
Source: Agriculture Investment Sourcebook.
World Bank. 2004.
www-esd.worldbank.org/ais/
Atelier sur la décentralisation, les systèmes
fédéraux et les programmes nationaux en foresterie
Lors d’un atelier organisé par la Suisse (OFEFP, DDC, Intercooperation)
et l’Indonésie (le gouvernement indonésien et le Center
for International Forestry Research CIFOR) dans le but d’alimenter le
débat du Forum des Nations Unies sur les Forêts (UNFF),
les participants ont cherché des moyens pour améliorer
la qualité des activités traditionnelles liées
aux forêts. Les discussions ont porté entre autres sur
l’équilibre entre centralisation et décentralisation,
et plus spécialement sur les problèmes pouvant survenir
pendant les phases de transition du processus de décentralisation.
Jagmohan Maini, un professionnel onusien a relevé :
« Les présentations de haut niveau et les résultats
qui ont émané des différents groupes de travail
constituent un apport précieux au processus UNFF, notamment en
terme de structuration et de systématisation des discussions
futures, avec la définition de concepts et d’un vocabulaire ».
Une manifestation connexe organisée lors du 4ème congrès
de l’UNFF à Genève, le 4 mai, avec plus de 60 participants,
a été l’occasion d’informer cette assemblée intergouvernementale
sur les résultats de l’atelier d’Interlaken.
En ce qui concerne les décisions de l’UNFF en rapport avec l’atelier
d’Interlaken, des délégués ont réussi à
ancrer le terme de
« décentralisation » dans la Résolution sur
les aspects sociaux et culturels des forêts. La disposition correspondante
est formulée comme suit (OP 8) : « Encourages countries
as appropriate to explore options for decentralization of decision making
on sustainable forest management, including through sharing experiences
and lessons learned, as a possible means to effectively address social
and cultural aspects ».
Le rapport provisoire de l’atelier peut être consulté à
l’adresse : www.intercooperation.ch/offers/events/interlaken-2004/Interlaken
UneditedDraftReport.pdf ; il sera retravaillé et traduit
dans les six langues de l’ONU en vue de sa présentation en tant
que document officiel lors du prochain congrès de l’UNFF en 2005
à New York. Pour explorer d’autres pistes possibles, plusieurs
pays, inclus l’Indonésie et la Suisse, analysent actuellement
les moyens de promouvoir une évaluation et mise en œuvre réalistes
des processus de décentralisation de la gestion des forêts.
Source: Interlaken Workshop on
decentralization, federal systems in forestry and national forest programmes,
27–30 April 2004, Interlaken,
Switzerland www.iisd.ca/sd/forest/sdlak
La mobilité : un facteur critique pour la conservation de la
biodiversité
Les populations nomades, avec leur expérience séculaire
dans l’utilisation des ressources adaptée aux conditions naturelles,
contribuent dans une importante mesure à la conservation de la
biodiversité, plus spécialement dans les régions
sèches. Par leurs mouvements migratoires à travers de
vastes habitats, aussi transfrontaliers, ils relient différentes
zones écologiques, favorisant le transfert de semences et d’insectes.
Ils ont ainsi créé des corridors biologiques qui s’avèrent
aujourd’hui d’une importance cruciale pour la conservation d’ensembles
paysagers.
Fondée en 2003 lors du World Parks Congress, la World Alliance
of Mobile Indigenous Peoples WAMIP (Alliance des peuples indigènes
non sédentaires) se mobilise en faveur de la reconnaissance et
de la défense des droits de ces groupes de population, par l’amélioration
du transfert de savoir et de leur représentation dans le dialogue
des politiques. La nouvelle alliance lutte aussi et surtout pour empêcher
que les populations nomades ne se trouvent coupées de leurs aires
traditionnelles de patûre et de migration par des zones de protection.
Source: World Alliance of Mobile Indigenous
Peoples. 2003.
www.iucn.org/themes/ceesp/WAMIP.htm
Les nouvelles législations foncières en Afrique : sont-elles
justes et efficientes ?
Au cours des deux dernières décennies, plusieurs Etats
d’Afrique sub-saharienne ont incorporé des règles traditionnelles
sur la propriété foncière et l’utilisation du sol
dans leurs nouvelles législations foncières. Celles-ci
ménagent désormais une place plus importante aux droits
des groupes de population menacés, par exemple les femmes, les
bergers, les migrants, et délèguent une part des responsabilités
en matière de partage et de titularisation des terres aux institutions
locales. Mais est-ce suffisant pour arriver à une bonne gouvernance
dans le domaine foncier, sachant qu’il s’agit là d’une condition
centrale pour une agriculture durable ? Une étude de l’International
Institute for Environment and Development (IIED) analyse la situation
actuelle relative à la propriété et à l’administration
des terres et tire des conclusions sur les expériences faites
dans les domaines de la sécurité foncière, du remaniement
parcellaire, de la gestion décentralisée et de l’implication
de groupes de population menacés. Les auteurs ont identifié
entre autres trois lacunes et domaines d’action majeurs : le manque
d’institutions, le faible niveau d’information de la population et la
nécessité d’intégrer les réformes foncières
dans une stratégie de développement globale.
Malheureusement, les auteurs ne formulent guère de propositions
concrètes susceptibles d’aider les acteurs concernés à
améliorer la situation. Il faut dire que la multiplicité
des conditions-cadre sociales, juridiques et historiques des différents
Etats africains est si grande que la formulation de solutions dépasse
les possibilités d’une étude de cette
envergure.
Source: Land Tenure and Administration
in Africa: Lessons of Experience and Emerging Issues. Lorenzo Cotula,
Camilla Toulmin, Ced Hesse. IIED, FAO 2004. 44p. ISBN: 1 84369 497 2
D'intérêt courant: Mise en oeuvre
Politique forestière nationale au Kyrgyzstan
Une rencontre organisée par la FAO en novembre 2003 a réuni
une «communauté de pratique», notamment autour de
la question de l’utilisation des outils pour l’évaluation de
la participation dans les programmes forestiers nationaux. L’évaluation
de l’expérience participative de 5 ans de la politique forestière
au Kyrgyzstan y est présentée de manière méthodique,
donnant au lecteur, à chaque étape de l’évaluation,
des éléments desquels s’inspirer pour conduire un tel
processus dans un autre cadre. Définis auparavant dans le National
Concept for Forestry Development, les principes avaient trait notamment
à la conservation de la biodiversité et à la lutte
contre la pauvreté, alors que les critères reposaient
entre autres sur l’amélioration de l’image du service forestier
étatique, ainsi que la promotion de l’usage durable des ressources
forestières par la population locale. En phase d’élaboration,
les indicateurs discutés et leurs sources de vérification
concernent particulièrement les éléments suivants
: la participation des gardes-forestiers à la planification et
à la gestion, l’attribution des bénéfices issus
de la vente de produits forestiers aux ménages, le nombre de
personnes engagées dans la gestion forestière communautaire
et, enfin, la surface de plantations créée.
Sources:
> Enhancing stakeholder participation in national forest programmes.
Proceedings of the second technical meeting of the community of
practice, Rome, 24–25 November 2003. 3 p.
www.fao.org/DOCREP/MEETING/007/AC922E/AC922E00.HTM
> Annex 5, National Forest Policy in Kyrgyzstan: 5 years on the road
with participation. 16 p.
www.fao.org/DOCREP/MEETING/007/AC922E/AC922E07.htm
Services zootechniques et réduction de la pauvreté
L’augmentation
de la demande en viande et en produits laitiers dans les pays en développement
peut être une chance pour des millions d’éleveurs pauvres.
Cependant, les services en faveur de la production animale proposés
dans le cadre des programmes de développement sont trop peu axés
sur les petits éleveurs et la réduction de la pauvreté.
Une nouvelle étude, basée sur la littérature pertinente
et plusieurs études de cas, a cherché à établir
quelles étaient les mesures susceptibles d’améliorer la
situation. Elle a retenu les deux éléments suivants pour
une réorientation réussie : 1) identifier les régions
et les systèmes de production où le développement
de la production animale serait le mieux à même de contribuer
à la réduction de la pauvreté et 2) impliquer davantage
les petits éleveurs dans la planification et la mise en œuvre
des programmes de développement. L’étude donne plusieurs
propositions pour améliorer les services zootechniques : répartition
judicieuse des rôles entre
secteur public et secteur privé, intégration plus ciblée
des femmes, prise en compte des problèmes spécifiques
des communautés touchées par le sida, promotion des organisations
d’éleveurs, utilisation de technologies
adaptées, services financiers en faveur des plus démunis,
etc. Par contre, les aspects environnementaux ne sont que marginalement
traités.
Source: Les services zootechniques et
les pauvres. Une initiative mondiale. Collecte, coordination et partage
de données d'expérience. Rome, mars 2004. 152 p. www.ifad.org/lrkm/book/french.pdf
Autres lectures: The Role
of Livestock in Economic Development and Poverty Reduction. Martin Upton.
Pro-Poor Livestock Policy Initiative Working Paper No. 10, FAO, 11.
February 2004. 66p.
www.fao.org/ag/againfo/projects/en/pplpi/docarc/wp10.pdf
Technologies de l’information et de la communication (TIC) et développement
rural en Inde
Une étude s’est penchée sur trois projets TIC menés
en Inde, qui poursuivent tous le même objectif : fournir des informations
utiles à la population rurale. Des kiosques – locaux villageois
équipés d’ordinateurs et d’une connexion Internet – constituent
les plaques tournantes de cette information. Il s’agit de services de
proximité destinés aux paysannes et paysans qui veulent
se renseignersur les prévisions météorologiques,
les prix du marché, le savoir et les techniques agricoles. Ils
sont conseillés par des collaborateurs de projet. Un des projets
est gouvernemental, le deuxième est mené par une coopérative
sucrière avec le soutien financier de l’Etat et le troisième
est financé par une entreprise de moyens auxiliaires agricoles.
Il ressort de cette étude que les kiosques sont le plus utilisés
par des hommes jeunes, relativement bien formés. A noter que
la population pauvre a aussi participé de manière représentative
au projet étatique. Partout, les kiosques ont suscité
un très vif intérêt auprès de la population
rurale. Pour l’heure, les TIC ne sont encore que peu utilisées
pour la recherche d’informations et leur usage est plutôt réservé
à la communication. En raison de leurs différences, les
projets sont difficilement comparables.
L’étude relève que le potentiel des TIC est loin d’être
épuisé et que ces projets sont plus que des services de
consultation conventionnels avec un grand budget d’outils informatiques.
Les initiatives lancées par l’Etat, les ONGs et le secteur privé
pour implanter les TIC dans l’espace rural vont sans doute se multiplier
rapidement et réduire ainsi l’écart digital entre ville
et campagne.
Source: Information and Communication
Technology in Agricultural
Development: A Comparative Analysis of Three Projects from India. Shaik.
N. Meera, Anita Jhamtani, D. U. M. Rao. In: AgREN Network Paper No.135,
odi, January 2004. 20p.
www.odi.org.uk/agren/papers/agrenpaper_135.pdf
Comment améliorer la participation du secteur privé (PSP) dans l’approvisionnement en eau ?
Pour
atteindre l’un des Objectifs du millénaire (Millenium Development
Goals) qui consiste à réduire de moitié, jusqu’en
2015, le pourcentage de la population qui n’a pas accès à
l’eau potable, à des installations sanitaires et d’évacuation
des eaux usées, il faut conjuguer les efforts de tous les acteurs
: pouvoirs publics, organisations multilatérales, secteur privé
et société civile. La participation de l’économie
privée permettrait d’améliorer les performances du secteur
de l’eau, mais souvent il manque des lignes directrices et des instruments
pour une planification et réalisation efficaces, efficientes
et équitables de projets PSP.
Une initiative conjointe du gouvernement suisse (représenté
par la DDC et le seco) et Swiss Re, travaillent à la formulation
de principes politiques (valeurs fondamentales, facteurs clés,
rôles et responsabilités des acteurs), de lignes directrices
à l’intention des professionnels (inclus des instruments et des
exemples de réussite). Il s’agit d’un processus à plusieurs
niveaux, mené en collaboration avec les principaux acteurs.
Parmi les facteurs clés pour une participation fructueuse du
secteur privé, on mentionne notamment : l’orientation sur la
réduction de la pauvreté, l’utilisation respectueuse des
ressources, la transparence, le financement équilibré
sur les plans social et économique, la gestion proactive des
risques.
Une boîte à outils, comprenant des listes de contrôle,
des instruments,
des références bibliographiques et des études de
cas, offre une aide précieuse à la réalisation
de projets PSP.
Source: Policy Principles and Implementation
Guidelines for Private Sector Participation in Sustainable Water Supply
and Sanitation Services. Swiss Agency for Development and Cooperation
SDC, SwissRe, State Secretariat for Economic Affairs seco. April 2004.
www.pspwater.org/public/index.html
D'intérêt courant: Recherche
Nouveau riz pour l’Afrique
Un
chercheur de Sierra Leone, Dr. Monty Jones, a reçu le Prix mondial
de l’alimentation
2004 pour la culture d’une nouvelle sorte de riz, le « New Rice
for Africa » (NERICA), obtenu par le croisement de riz asiatique
d’excellent rendement et de riz africain bien adapté aux conditions
africaines. Les principales vertus du NERICA sont les suivantes : un
haut rendement, une durée de végétation plus courte,
une teneur en protéines plus élevée et une bonne
résistance contre les maladies et la sécheresse.
On conçoit aisément le potentiel considérable d’un
tel riz en Afrique centrale et occidentale où la sécurité
alimentaire est précaire. Sans compter qu’avec l’urbanisation
et le changement des habitudes alimentaires, la demande de riz augmente
chaque année de 6 %. Pour couvrir cette demande, le riz doit
être importé à grand frais. Les 20 millions de petits
paysans – dont une majeure partie de femmes – n’ont pas les moyens d’améliorer
le rendement des sortes de riz traditionnelles par irrigation, fertilisation
ou l’emploi de pesticides.
Le NERICA peut contribuer à améliorer la situation. En
1996, les premiers paysans ont testé le nouveau riz et les surfaces
de culture ont déjà nettement augmenté ces dernières
années sur les hauts plateaux d’Afrique centrale et de l’ouest.
Le but du projet est d’introduire le NERICA également dans les
régions de plaine, au climat différent, ainsi qu’en Afrique
de l’est. On attend encore la grande percée du NERICA, car cela
nécessite du temps jusqu’à ce que les paysans s’approprient
un nouveau produit.
Sources:
> Chinese and African Scientists Named Co-Winners of the 2004
World Food Prize. Press Release. The World Food Prize Foundation.
3 p. www.worldfoodprize.org/04laureates/prelease.htm
> NERICA on the move. A symbol of hope for rice farmers in Africa.
West Africa Rice Development Association (WARDA) – 2003. 5 p.
www.warda.org/NERICA%20flyer/technology.htm
>
New Rice for Africa: NERICA – Rice for Life. West Africa Rice Development
Association (WARDA), 2001. 8 p.
www.warda.org/publications/NERICA8.pdf
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