InfoResources News No 4 /
05 (Août 2005)
Article de fond
> «... Arrêtons de penser
urbain OU rural»
D'intérêt courant
Politique
> Réduire la pauvreté grâce à la bioénergie
> Pluie, prospérité et paix
> Retour à Rio
> Harmonisation du langage pour la forêt
et les arbres
> Le monitoring indépendant de l’aménagement
des forêts à l’examen
Mise en oeuvre
> Les paysans codéterminent la politique
des ressources
> Les supermarchés, un défi pour les paysans
Recherche
> Les paysannes d’Amérique latine quittent
les fourneaux
> Forêts, eau et biodiversité: des scénarios
évolutifs pour les Tropiques
> Horticulteurs et paysans colombiens profitent
d’un nouveau biofongicide
«… Arrêtons de penser urbain OU rural » Seul
un 9 % de la population noire non paysanne d’Afrique du Sud souhaiterait
travailler dans le secteur de l’agriculture. Tel est le résultat
d’un sondage mené auprès de 2500 Africains noirs par le
Centre for Development and Entreprise CDE, un « laboratoire d’idées
» basé à Johannesburg. On peut en déduire
qu’une majorité de la population noire préfère
un travail autre qu’agricole, si possible en ville. Aujourd’hui déjà,
60 % des Sud-Africains vivent dans des régions urbaines, un pourcentage
qui passera à 70 % en 2014.
En 1994, lors de son accession au pouvoir, l’African National Congress
a placé la réforme agraire au rang de priorité
dans son agenda politique, en accordant une grande importance à
ce qu’elle se déroule en toute légalité. Force
est de constater que cette réforme n’avance qu’à grand
peine. Elle repose actuellement sur trois piliers : la restitution de
terres ou le paiement de compensations, la redistribution et la garantie
de droits fonciers. Tous les programmes se basent sur l’idée
que les gens sont prêts à vendre de la terre et d’autres
à en acheter, le gouvernement officiant comme intermédiaire.
Sur cette toile de fond, et une bonne dizaine d’années après
le lancement de la réforme agraire en Afrique du Sud, le CDE
lance ce mot d’ordre provocateur « A place to stay rather than
a place to farm » (litt. « un endroit pour vivre plutôt
qu’un endroit à cultiver »), pour susciter un débat
sur la réorientation de la réforme. Pour les auteurs,
une réforme agraire doit non seulement corriger les erreurs du
passé, mais aussi, et surtout, ouvrir de nouvelles perspectives.
Ils réclament notamment :
- le déplacement de la priorité des réformes
vers les régions urbaines ;
- le libre jeu du marché lors de la vente de terres afin d’accélérer
le processus de redistribution ;
- la modernisation de l’agriculture et son développement par
des professionnels ;
- la promotion d’initiatives du secteur privé et de la sociétés
civiles qui pourraient contribuer à la réforme, p. ex.
par des coopérations et des entreprises d’agrobusiness.
Dans l’ensemble, c’est donc un concept d’économie de marché
très libéral, qui n’a pas manqué de susciter des
réactions. Masiphula Mbongwa et Glen Thomas, les directeurs des
départements de l’Agriculture et des Land Affairs sont
d’accord sur quelques points avec l’évaluation du CDE. Pour eux
aussi, la réforme agraire concerne non seulement les régions
rurales, mais aussi les régions urbaines et périurbaines.
Ils sont également partisans d’un démarrage très
lent de la réforme, mais à leur avis le processus serait
devenu plus dynamique ces dernières années. Ils partagent
aussi l’idée de promouvoir plus systématiquement les initiatives
privées qui soutiennent la réforme agraire.
Mais d’un autre côté, ils soulignent que l’urbanisation
est avant tout un « move of desperation ». Selon un rapport
de 1998, 70 % de la population rurale vivrait en dessous du seuil de
pauvreté. Il ne faudrait donc surtout pas déplacer l’accent
des réformes vers les régions urbaines, mais miser sur
les petites communes rurales dynamiques. Avec des exploitations agricoles
de petite et moyenne importance, elles peuvent contribuer dans une mesure
décisive à créer des emplois et à endiguer
l’exode rural « par désespoir ». De l’avis des deux
ministres, la réforme agraire permettrait aux Sud-africains noirs
de devenir des acteurs sur le marché, de participer à
l’économie, et ainsi de prendre confiance en eux et en leurs
ressources. Un endroit pour vivre, « a place to stay »,
serait de loin insuffisant.
Dans la discussion qui les oppose, les deux parties négligent
toutefois les effets de la réforme agraire sur les ressources
naturelles. Or, des ressources intactes sont primordiales pour une réforme
durable. Il faudrait également tenir compte davantage de l’impact
des options réformatrices sur les femmes et les couches de population
les plus pauvres.
Les arguments, partiellement antagonistes, sur une réorientation
de la réforme agraire en Afrique du Sud peuvent également
donner de nouvelles impulsions aux débats similaires dans d’autres
régions du globe.
Sources:
> Land Reform in South Africa: A 21st century perspective.
The Centre for Development and Enterprise CDE. CDE Research policy in
the making, Research report no 14. Johannesburg 2005. 35p.
www.cde.org.za/pdf/Land_Reform.pdf
> Land Reform for South Africa. Response to articles and interviews
by Anne Bernstein emanating from "Land Reform in
South Africa: A 21st Century Perspective". Masiphula Mbongwa (Director-General
Agriculture) and Glen Thomas (Director-General Land Affairs). 2 June
2005. 4p.
www.sarpn.org.za/documents/d0001268/P1505-DLA_response_
June2005.pdf
> The Land Question in South Africa: The Challenges of Transformation
and Redistribution. Cherryl Walker. Human Sciences Research Council.
2004. Cape Town. 12p. www.ijr.org.za/politicalanalysis/samonitor/
The%20land%20Q%20-%20debate-%20past.pdf
D'intérêt courant: Politique
Réduire la pauvreté grâce à la bioénergie
Selon un document politique de la FAO, la bioénergie, qui résulte
de la transformation de la biomasse en énergie, aurait un grand
potentiel en termes de réduction de la pauvreté et de
développement durable. Le fait que la biomasse puisse être
produite dans le cadre d’activités agricoles et forestières
locales ouvre aux régions rurales pauvres des perspectives intéressantes.
D’une part, la bioénergie pourrait couvrir le besoin en énergie
de la population locale et réduire la dépendance à
l’égard d’énergies fossiles importées. D’autre
part, les paysans pourraient diversifier leur production en plantant
des espèces végétales destinées à
la production d'énergie et régénérer ainsi
des zones dégradées. En outre, la transformation de la
biomasse en énergie ouvrirait des créneaux commerciaux
et créerait des emplois. Finalement, le remplacement d’énergies
fossiles non renouvelables par des énergies biologiques renouvelables
contribuerait à réduire les gaz à effets de serre.
Les auteurs ne décrivent pas, par contre, comment mettre en œuvre
concrètement ces possibilités en faveur du développement
durable des régions rurales. La compétitivité économique
de la bioénergie, pour l’heure inexistante, fait entrave à
des progrès rapides dans ce domaine. En tous les cas, la bioénergie
ne peut avoir un impact sur la réduction de la pauvreté
que si elle est produite dans le respect de l’environnement et des communautés
concernées.
Source: Les Bioénergies. Comité
de l’Agriculture. Dix-neuvième session. FAO. Rome (Italie), 13–16
avril 2005. Point 7 de l'ordre du jour provisoire. 11p. www.fao.org/docrep/meeting/009/j4313f.htm
Pluie, prospérité et paix
A
l’appel de ce titre provocativement optimiste, 200 représentant(e)s
de sociétés pastorales de 23 pays se sont rassemblé(e)s
en janvier passé en Ethiopie. Souvent garante de l’équilibre
écologique local, cette communauté de 200 millions de
personnes de par le monde perd pourtant progressivement ses moyens d’existence.
De manière croissante, les éleveurs nomades sont confrontés
à l’annexion de « leurs » terres par des exploitants-investisseurs.
Cette rencontre a permis des échanges et démontré
de nouvelles perspectives.
Au Mali p. ex., le code pastoral pour l’Afrique de l’Ouest est en voie
d’être appliqué. Ce dernier reconnaît les droits
à l’accès à la terre, aux routes de la migration
et au commerce. Toutefois, selon le représentant malien Mohamed
Ag, 80 % de la communauté des pasteurs n’en sont pas informés,
et le conseil des ministres tarde à en décréter
la mise en œuvre.
Des difficultés à faire circuler l’information vers toute
la communauté, puis à susciter la participation, ainsi
qu’un certain pouvoir des groupes de pression, dont les agriculteurs,
restent les enjeux majeurs à négocier. Dans ce sens, cette
première rencontre d’envergure peut être source d’alliances
bénéfiques.
Source: Rain, prosperity and peace: Hearing the voices of
pastoralists. Patta Scott-Villiers… et al. (Compil.). IDS, 2005. 42
p.
www.ids.ac.uk/ids/news/Pastoralists.html
Retour à Rio
« Pas de développement sans protection de l’environnement
» – ce mot d’ordre en matière de politique du développement
est devenue aujourd’hui, fort malheureusement, une platitude. Dans un
document de fond à l’attention du gouvernement allemand, le Wissenschaftlicher
Beirat der Bundesregierung Globale Umweltveränderungen (WBGU) réclame
le retour à une réflexion pragmatique sur le message central
du Sommet de Rio de 1992. La prochaine assemblée générale
de l’ONU à New York est perçue comme une chance de réorienter
la lutte internationale contre la pauvreté. Les scientifiques
allemands exigent que les pays riches occidentaux investissent davantage
d’argent dans cette lutte, en lien avec la nécessité de
protéger l’environnement au niveau mondial. Pour ne donner qu’un
exemple : aujourd’hui encore, il suffit d’une tempête dans le
sud pour anéantir les moyens d’existence de toute une famille,
toute une communauté. Or la fréquence des tempêtes
est en augmentation. Il incombe aux pays industrialisés d’assumer
la plus grande part de responsabilité en ce qui concerne les
répercussions du changement climatique. Dans ce sens, les chercheurs
préconisent des paiements de compensation des pays du nord aux
pays du sud et le renoncement à une exploitation destructrice
des écosystèmes. L’autre message central est le suivant
: multiplier les partenariats avec des pays comme la Chine ou le Brésil
qui, par leur taille et leur dynamisme économique, jouent un
rôle décisif dans leurs régions respectives, notamment
aussi au chapitre des changements environnementaux. En bref, cela signifie
un déplacement de l’accent mis sur l’approche locale de soutien
à des projets individuels vers une aide plus globale. L’Afrique
sera-t-elle une fois encore la grande oubliée ?
Source: Development needs Environmental
Protection: Recommendations for the Millennium + 5 Summit. German Advisory
Council on Global Change. Policy Paper 4. April 2005. 20p.
www.wbgu.de/wbgu_pp2005_engl.html
Harmonisation du langage pour la forêt et les arbres
L’amélioration de la communication entre les différents
acteurs du domaine forestier au niveau international facilite les progrès
de la gestion durable des forêts.
Dans ce but, au sein de réunions d’experts organisées
par la FAO dès 2002, des organisations partenaires et des états
membres s’attèlent à l’harmonisation de la terminologie
utilisée. Cette tâche vise à identifier les différences,
incompatibilités et inconsistances, mais aussi les éléments
communs aux définitions existantes. Il s’agit de souligner les
usages variés d’un terme donné et d’établir des
relations qualitatives et quantitatives entre eux. En outre, l’aspect
multilingue est pris en compte et considère le français,
l’espagnol, le russe, le chinois et l’arabe.
La troisième réunion en janvier 2005 s’est consacrée
à la terminologie relative aux composantes biophysiques des ressources
forestières et aux interventions humaines pour une gestion multifonctionnelle
des forêts. Forêts naturelles, plantations de forêts,
arbres hors de la forêt, aires protégées, fonctions
de la forêt ont été les principaux domaines-clés
discutés.
Les résultats et accords issus de ces réunions pourraient
servir à éviter certains problèmes de communication,
notamment lors de réunions internationales de dialogue des politiques
forestières.
Source: Proceedings. Third expert meeting
on harmonizing forest-related definitions for use by various stakeholders.
FAO, 2005. 148 p.
ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/008/j4959e/j4959e.pdf
Le monitoring indépendant de l’aménagement
des forêts à l’examen
Les problèmes de gouvernance dans le secteur forestier de nombreux
pays se répercutent négativement sur les moyens de subsistance,
l’environnement et le commerce externe. Le peu de crédibilité
accordé aux mécanismes de renforcement de l’application
de la loi, notamment par les agences gouvernementales elles-mêmes,
reste un problème majeur. Cette étude de processus indépendants
de monitoring paraît au moment où l’Europe, avec son Plan
d’action pour le renforcement de la législation forestière,
la gouvernance et le commerce (FLEGT), engage des négociations
politiques pour pallier au problème.
Basée au Cambodge, au Cameroun, en Indonésie et aux Philippines,
l’étude examine les résultats de monitoring réalisés
en général par des ONG (internationales et nationales),
mais aussi par le secteur privé. Son objectif est de déterminer
le niveau d’effectivité des investissements réalisés
sur le plan de l’accès à l’information et des changements
de comportement des agences d’exécution.
Afin de remédier à la situation actuelle, elle esquisse
des alternatives de recherche de fonds et pose la question de la nationalisation
ou l’internationalisation du monitoring. Les organisations internationales
semblent moins sensibles aux pressions potentielles que les agences
locales pourraient exercer. Par contre, il peut leur être difficile
de concilier leurs travaux de lobbying avec des travaux de monitoring
nécessitant une impartialité totale.
Source: Proceedings. Review of Indepedent
Forest Monitoring. David Brown, Cecilia Luttrell. ODI, 2005. 66 p. +
57 p. d’annexes.
www.odifpeg.org.uk/publications/reports/IFM%20Paper/IFMFinal.pdf
D'intérêt courant: Mise en oeuvre
Les paysans codéterminent la politique des ressources
Un programme radiophonique local en Inde est allé à la
rencontre de la population afin d’obtenir son avis sur l’aménagement
de la stratégie nationale et du plan d’action en matière
de sauvegarde de la biodiversité. Le groupe cible, à savoir
des paysannes et des paysans, y a participé dans le cadre de
14 émissions, retransmises en direct du terrain. Ce programme
a ainsi permis à des personnes tributaires des ressources naturelles
pour leur subsistance, qui les cultivent, les exploitent et les gèrent,
et qui disposent d’un riche savoir en la matière, d’influer sur
la politique officielle de gestion des ressources naturelles.
Tel est aussi l’objectif du nouveau site Internet « Power Tools
» de l’IIED. Ce site propose 26 instruments susceptibles d’aider
à rapprocher les groupes marginaux des politiciens ; mettre à
disposition des moyens de communication ne suffit pas. Les paysans et
les politiciens ont une autre perception des situations qui se présentent,
s’expriment différemment et ont des pouvoirs différents.
D’où la nécessité de procéder par étapes,
pour arriver à un véritable dialogue et négocier
des solutions. Il s’agit de promouvoir la compréhension mutuelle,
de susciter l’intérêt, de mettre en place des structures
organisationnelles et d’assurer le suivi des décisions et le
respect des engagements pris. Suivant cette logique, les instruments
sont répartis en quatre groupes.
« Power Tools » ne serait-ce qu’un nouveau slogan quant
à la « participation »? Pas tout à fait :
« Power Tools » place de nouveaux accents en abordant explicitement
l’inégalité des pouvoirs entre les paysans et les politiciens.
Source: Power Tools. International
Institute for Development and Environment. London. 2005. www.policy-powertools.org/index.html
Les supermarchés, un défi pour les paysans
En
Asie, le nombre de supermarchés ne cesse de croître. La
région suit ainsi une tendance globale, induite par l’urbanisation
et l’émergence d’une classe sociale moyenne avec un nouveau style
de vie. Certes, les consommateurs achètent encore une majeure
partie de leurs fruits et légumes sur les marchés traditionnels,
mais cela pourrait changer à l’avenir.
Nouveaux acteurs dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire,
les supermarchés imposent des conditions toujours plus pointues
aux fournisseurs. Ils exigent la centralisation des achats de marchandises,
l’uniformisation des spécifications de produits, une garantie
de qualité et des courts délais de livraisons. Pour pouvoir
remplir ces conditions, les paysans devraient investir, mais les supermarchés
font pression sur les prix. Sans compter que les petits paysans sont
dans l’impossibilité de livrer 365 jours par année, comme
aussi d’attendre jusqu’à 90 jours pour être payés.
Comment réagir à ces nouveaux défis ? L’auteur
recommande des mesures sur deux fronts. D’une part, il faudrait revaloriser
les marchés traditionnels pour faire contrepoids aux supermarchés.
A cet effet, le gouvernement devrait aider les producteurs à
améliorer la qualité de leurs produits et prestations,
ainsi que le service à la clientèle. D’autre part, l’Etat
devrait jouer un rôle d’intermédiaire entre les paysans
et les supermarchés. Il pourrait par exemple promouvoir la coopération
entre paysans, financer des centrales de distribution et développer
de nouveaux systèmes de paiements d’avances aux paysans.
Source: The implications of supermarket
development for horticultural farmers and traditional marketing systems
in Asia. Andrew W. Shepard. FAO, Rome, 2005. 16 p.
www.fao.org/ag/ags/subjects/en/agmarket/docs/asia_sups.pdf
D'intérêt
courant: Recherche
Les paysannes d’Amérique latine quittent les fourneaux
Selon les statistiques officielles, les femmes des pays d’Amérique
latine représentent 26 % de la main d’œuvre agricole et réalisent
environ 30 % du revenu dans l’agriculture. Les chiffres effectifs pourraient
être encore supérieurs et la tendance est à la hausse.
C’est ce qui ressort d’une étude de l’Institut pour le développement
social de l’ONU (UNRISD), qui explique comment la crise économique
et la restructuration néolibérale en Amérique latine
ont augmenté la pauvreté dans les régions rurales.
Les familles de paysans sont souvent contraintes de diversifier leurs
sources de revenu. Cette nécessité conduit à une
féminisation de l’agriculture à deux égards : d’une
part, les femmes sont toujours plus nombreuses à travailler dans
la production agricole, dès lors que les hommes vont chercher
du travail en ville, en dehors du secteur agricole. D’autre part, les
femmes sont aussi de plus en plus actives comme ouvrières salariées
dans le secteur non traditionnel de l’exportation de produits agricoles,
et notamment dans la production et le conditionnement de légumes,
de fruits et de fleurs à destination des marchés du nord.
Malheureusement, l’étude en reste à ces analyse, au demeurant
fort intéressantes. Elle n’entre pas en matière sur les
effets de la féminisation sur l’exploitation des ressources ou
sur les besoins éventuels d’action.
Source: The Feminization of Agriculture?
Economic Restructuring in Rural Latin America. Carmen Diana Deere. United
Nations Research Institute for Social Development (UNRISD). Occasional
Paper 1. February 2005. 78p. www.unrisd.org/publications/opgp1
Forêts, eau et biodiversité: des scénarios évolutifs pour les Tropiques
Pour faire face aux pressions économiques qui menacent les forêts
tropicales, les partisans d’une gestion durable recherchent des arguments
tangibles et chiffrés afin de convaincre. Cet article étudie
la relation entre le couvert boisé et les conditions hydrologiques
dans des bassins versants de tous les Tropiques. Il démontre
les risques de la déforestation sur la fréquence des crues,
en tenant compte de la diversité biologique des forêts
en question.
Pour illustrer l’évolution de ces relations, trois étapes
temporelles sont distinguées : les écorégions «
initiales » selon les estimations du WWF, l’occupation actuelle
des sols et une projection du couvert forestier dans 30 ans. Les calculs
se basent sur divers modèles pré-existants, en particulier
le « Water Balance Model ». Le « WBM » est un
modèle hydrologique de grande échelle qui permet d’évaluer
l’impact des changements d’utilisation des terres sur le débit
des rivières.
Les scénarios qui prévoient une poursuite « régulière
» de la déforestation font dire aux auteurs que 100 millions
de personnes vivant dans les Tropiques sont vulnérables et verront
les débits annuels de leurs rivières augmenter de 25 %.
Les conditions de vie de nombreuses populations de plaine, en particulier
en Asie du Sud-Est, restent donc extrêmement dépendantes
de la gestion de la conservation des écosystèmes forestiers
de leur environnement.
Source: The role of tropical
forests in supporting biodiversity and hydrological integrity: A synoptic
overview. Ellen M. Douglas... et al. Worldbank, 2005. 23 p.
www-wds.worldbank.org/servlet/WDSContentServer/WDSP/IB/
2005/06/14/000016406_20050614123708/Rendered/PDF/wps3635.pdf
Horticulteurs et paysans colombiens profitent d’un nouveau biofongicide
Pour
la Colombie, les roses constituent un important produit d’exportation.
Mais ces fleurs sont souvent attaquées par le mildiou, ce qui
occasionne de grandes pertes ou des coûts élevés
en traitements chimiques. C’est pourquoi les horticulteurs se sont adressés
au Centro International de Agricultura Tropical (CIAT) pour demander
s’il existait d’autres moyens efficaces de lutte contre cette maladie.
Or, par le passé, le CIAT avait déjà testé
l’effet des extraits de l’arbre Swinglea glutinosa sur les
organismes nocifs. Un technicien avait en effet observé que cet
arbre n’était jamais attaqué par des champignons. Fort
de ce constat, il avait préparé différents extraits
des feuilles de cet arbre pour en tester les effets sur les champignons
de différentes plantes. Commencées il y a une vingtaine
d’années, alors que les produits chimiques étaient encore
largement plébiscités, ces recherches étaient restées
plus ou moins au point mort. Mais avec l’intérêt croissant
pour les produits biologiques, elles ont pris un nouvel essor et trouvé
le chemin de la pratique.
Depuis, de nombreux horticulteurs utilisent ce biofongicide. Comme le
produit est également efficace contre les maladies affectant
le café, les haricots et une variété de raisin,
il est de plus en plus apprécié par les paysans. Le grand
avantage du biofongicide est qu’il peut être produit localement,
ce qui le rend plus avantageux que les produits chimiques classiques.
Sources:
> A New Biofungicide Benefits Flower Exporters. Press
release by
International Center for Tropical Agriculture (CIAT). February 2005.
3p. www.ciat.cgiar.org/news/biofungicide.htm
> CIAT Annual Report 2002. Project PE-1:
Integrated pest and disease management in major agroecosystems. www.ciat.cgiar.org/ipm/pdfs/cassava%20_pathology.pdf
(see. Activity 10, p.132-146)
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