InfoResources News No 2 /
06 (Avril 2006)
Article de fond
> Le chemin ardu des petits
changements de pouvoir
Politique
> Le développement rural passe par la coopération
avec le secteur privé
> Payer
c’est bien, contrôler c’est mieux
> Le savoir paysan sur la touche
> La production
animale industrialisée a le vent en poupe
Mise en oeuvre
> Demande de financement
pour des projets auprès du FEM :
un guide simple pour les ONG
> La culture de
coton biologique expliquée simplement
> Le rôle des produits
forestiers non ligneux dans la lutte
contre la
pauvreté
> Exploiter durablement
les terrains en colline
> La gestion communautaire
n’est pas toujours synonyme d’équité
> Adaptation du
secteur forestier au changement climatique
Article de fond
Le chemin ardu des petits changements de pouvoir
Encore
des publications sur le « genre » ! Ne sommes-nous pas fatigués
du fastidieux débat sur l'égalité des sexes, de
ce travail ingrat et laborieux dont les fruits sont si souvent compromis
par des revers et des répercussions insoupçonnés
? Vivement, un nouveau sujet de discussion!
Stop. Nous ne parlons pas ici de succès rapides étayés
par des chiffres de monitoring. Le chemin de l'égalité
est en effet un processus très lent, qui passe par la transformation
de la société et par l'autonomisation des personnes défavorisées.
Un processus qui demande du temps et de la patience. Au niveau politique,
quelques objectifs partiels ont déjà été
réalisés avec la mise en place de conditions cadres légales
ad hoc. Mais la mise en œuvre de l'égalité continue de
se heurter à des résistances.
Aujourd'hui, après trente ans de discussion sur la perspective
genre, le constat suivant s'impose : l'égalité ne peut
être réalisée que si le développement de
la société se fonde sur une approche respectueuse des
droits de l'homme et si les femmes et les hommes sont reconnus politiquement
comme des acteurs individuels. Les femmes et les hommes doivent avoir
des droits en matière de ressources et surtout des moyens de
faire valoir et de valoriser ces droits. C'est ce que confirme l'article
« Developing Gender, Transforming Development » de Sabin
Bieri, qui analyse en profondeur la transformation du débat sur
le genre. Sa contribution scientifique décrit la lente approche
de cette problématique complexe et l'évolution des conditions
cadres dans le sillage de la libéralisation et la globalisation.
L'auteure relève notamment que les instruments usuels du «
gender mainstreaming » recèlent le danger d'une analyse
et d'une mise en œuvre superficielles. A son avis, il est indispensable
de mieux comprendre les conditions locales, ainsi que les corrélations
et les interactions plus globales.
Les « Learning Studies and Lessons from Asia », tirées
de six projets d'action-recherche du Centre de Recherches pour le Développement
International (CRDI) contribuent à cette meilleure compréhension.
Prenons l'exemple de la Chine. Depuis la libéralisation de son
économie et son entrée dans l'Organisation mondiale du
commerce, la Chine vit de profonds changements économiques et
sociétaux, avec des effets correspondants sur l'environnement.
Dans les trois provinces de Guangxi, Anhui et Qinghai, on assiste à
la féminisation croissante de l'agriculture, car les hommes sont
de plus en plus nombreux à quitter la campagne pour chercher
du travail dans les régions urbaines à l'économie
dynamique. Un projet de culture de plantes, mettant à profit
le savoir et le savoir-faire féminins, a permis de renforcer
les femmes et leur a ouvert de nouvelles possibilités économiques.
Toutefois, une analyse approfondie de la situation sociale, économique
et historique des femmes et des hommes, comme l'ont faite ces études
d'action-recherche, ne suffit pas à opérer un changement
durable. Dans leur rapport « Empowered Women and the Men behind
Them », Jeannette Gurung et Kanchan Lama décrivent la lente
institutionnalisation de la perspective genre dans le cadre d'un programme
forestier au Népal, un processus qui s'est étalé
sur neuf ans. L'approche initialement « technique » du projet,
basée sur le profil professionnel de l'ingénieur forestier,
s'est progressivement transformée en une approche participative
et d'autonomisation, qui a généré des changements
durables au niveau de la société, de l'écologie
et des institutions.
Ces exemples montrent qu'il vaut la peine de consentir des efforts de
plus longue haleine, à même de contribuer à une
réelle transformation de la société. Or celle-ci
se manifeste le plus souvent non par des innovations spectaculaires
mais par de petits progrès, difficiles à quantifier –
p. ex. un changement dans la perception des rôles des femmes et
des hommes.
Sources:
> Developing Gender, Transforming Development: Epistemic
Shifts in Gender and Development Discourse over 30 Years. Sabin Bieri.
pp. 59 – 88 In: Gender and Sustainable Development: Case Studies from
NCCR
North-South. Smita Premchander and Christine Müller (eds). perspectives
Vol. 2. Bern, Switzerland. 2006. www.nccr-north-south.unibe.ch
> Social and Gender Analysis in Natural Resource
Management: Learning Studies and Lessons from Asia. Ronnie Vernooy (ed.).
Sage India/CAP/IDRC. 2006. 250 p.
www.idrc.ca/en/ev-91907-201-1-DO_TOPIC.html
> Empowered Women and the Men behind Them: A Study of
Change within the HMG/IFAD Hills Leasehold Forestry and Forage Development
Project in Nepal. Jeannette D. Gurung with Kanchan Lama. 19 p.
www.wocan.org/pub1.doc
Politique
Le développement rural passe par la coopération avec le secteur
privé
Depuis des années, des gouvernements et des organisations donatrices
financent la recherche agricole publique en faveur du développement
rural en Amérique latine. Mais les applications qui en résultent
n'atteignent souvent pas les petits paysans. Ou lorsqu'elles les atteignent,
elles tendent plus à cimenter la production à petite échelle,
axée sur la subsistance, qu'à ouvrir aux paysans des perspectives
commerciales. D'un autre côté, la contribution précieuse
que le secteur privé pourrait apporter au développement
agricole n'est pas suffisamment prise en compte. On constate même
une polarisation entre agriculture de subsistance et production agricole
commerciale.
Pour changer la situation, les auteurs proposent de multiplier les partenariats
entre acteurs privés et publics. Les gouvernements et les organisations
donatrices devraient revoir radicalement leur façon de penser
et aménager le financement de projets de manière plus
flexible afin que les entreprises privées y trouvent aussi une
place. Par ailleurs, le soutien à l'innovation agricole devrait
passer non seulement par le développement de technologies pour
les pauvres producteurs de subsistance mais aussi et plus que maintenant
par une promotion économique orientée vers la demande.
De leur côté, les entreprises privées devraient
s'ouvrir et être prêtes à coopérer avec de
nouveaux acteurs.
Source: Agricultural Innovation
in Latin America. Understanding the Private Sector's Role. Carlos Pomareda
and Frank Hartwich. International Food Policy Research Institute, 2006.
6 p. www.ifpri.org/pubs/ib/ib42.pdf
Payer c’est bien, contrôler c’est mieux
Quatre cas concrets à l'appui, cette étude explique
pourquoi le paiement pour services environnementaux forestiers n'a eu
que peu de succès jusqu'ici au Vietnam. Les auteurs se fondent
pour cela sur le cadre légal actuel de ce pays, ses ressources
forestières et ses programmes nationaux de paiement pour services
environnementaux (PSE).
Les principales raisons pour le manque de succès des initiatives
PSE sont les suivantes :
- les portions de forêt allouées aux ménages
sont trop petites, et encore ne s'agit-il pas de forêts intéressantes
pour les services environnementaux ;
- l'absence d'une vraie conditionnalité et
- l le faible montant des rétributions.
Traditionellement, l'Etat du Vietnam contrôle fermement les terres
afin de garantir une exploitation qui corresponde à ses besoins
et à ses intérêts. Le fait qu'il utilise des PSE
comme instrument supplémentaire pour dicter et contrôler
cette exploitation reflète bien son scepticisme à l'égard
des instruments de marché pour la gestion de l'environnement.
Dans certains cas, les PSE ne sont en fin de compte qu'une forme de
rétribution pour des prestations de garde-forestiers ou alors
des contributions de soutien inconditionnelles.
Les auteurs décrivent des facteurs possibles de changement mais
arrivent à la conclusion que pour le moment, mieux vaut investir
des mesures d’incitation économique dans le système existant
que d'essayer de développer des systèmes ambitieux de
PSE.
Source: Payment is good, control is better.
Sven Wunder, Bui Dung The, Enrique Ibarra. CIFOR, 2005. 61 p.
www.cifor.cgiar.org/publications/pdf_files/Books/Payment_is_good.pdf
Le savoir paysan sur la touche
« Lorsque la technologie scientifique et le savoir traditionnel
entrent en contact, le savoir traditionnel est généralement
balayé » (cit. trad.) constate Ben Twinomugisha, membre
du réseau de développement des associations de volontaires
indigènes en Ouganda. Pour illustrer son propos, Twinomugisha
prend l'exemple de la politique nationale en matière de climat.
Le gouvernement ougandais a signé des conventions climatiques
internationales contraignantes et adapté son programme de développement
national aux résultats scientifiques les plus récents.
Mais sans consulter la population.
La politique agricole actuelle de ce pays africain favorise très
nettement les semences génétiquement modifiées
afin de contrer les risques climatiques. Le savoir indigène sur
la gestion des périodes de sécheresse, transmis de génération
en génération, est laissé sur la touche. C'est
seulement dans le domaine des semences que les multinationales biotech
s'intéressent à ce savoir : elles se servent copieusement
dans le réservoir des semences indigènes pour développer
de nouvelles sortes qu'elles revendent ensuite aux populations rurales.
Les anciennes sortes et le savoir sur ces sortes disparaissent inéluctablement.
Ce qui reste, c'est un rapport de dépendance et des technologies
étrangères que seuls les privilégiés peuvent
s'offrir. Twinomugisha ne nie pas que le changement climatique constitue
un défi supplémentaire. Mais il revendique des instruments
qui permettent à la population de développer ses propres
connaissances, compétences et techniques. La science et la politique
devraient servir cette cause et la soutenir, au lieu d'appliquer des
modèles interventionnistes de développement.
Source: Indigenous adaptation. Ben Twinomugisha.
In: Tiempo. A bulletin on climate and development. Issue 57. October
2005. pp. 6 – 8.
www.tiempocyberclimate.org/portal/archive/pdf/tiempo57low.pdf
La production animale industrialisée a le vent en poupe
La production globale de viande a presque doublé entre 1980 et
2004. La majeure partie de cette croissance a eu lieu dans les pays
en développement. Selon un rapport de la FAO, ces pays produisent
déjà plus de la moitié de la viande à l'échelle
mondiale. Autrefois, la viande des pays en développement provenait
essentiellement de bœufs et d'autres ruminants herbivores élevés
dans des exploitations traditionnelles mixtes. Aujourd'hui, il s'agit
surtout de viande de porc et de volaille, provenant de grandes entreprises
industrielles à proximité des villes, où les bêtes
sont engraissées à renfort d'aliments concentrés.
Selon le rapport, les déchets produits par ces grandes entreprises
polluent gravement le sol et l'eau et constituent une menace pour la
biodiversité et finalement pour la santé. D'où
la nécessité de régler la production animale intensive
au moyen de dispositifs politiques efficaces. Des impôts élevés
pourraient dissuader ces entreprises de s'implanter dans des régions
sensibles, proches des villes. D'un autre côté, une bonne
infrastructure pour la production animale pourrait attirer des engraisseurs
dans des régions appropriées. Finalement, l'Etat devrait
imposer des normes plus sévères en matière de protection
de l'environnement et promouvoir de manière ciblée les
systèmes de production plus durables.
Source: Pollution from industrialized
livestock production. Livestock Policy Brief 02. FAO. 2006. 8 p.
www.fao.org/ag/AGAinfo/resources/documents/pol-briefs/02/
EN/AGA02_EN_08.pdf
Mise en oeuvre
Demande de financement pour des projets auprès du FEM : un guide
simple pour les ONG
En raison de leur proximité avec les communautés locales,
les ONG jouent un rôle central dans le domaine de l'exploitation
durable et la protection de biens environnementaux globaux, non seulement
au niveau des projets mais aussi au niveau de l'aménagement des
politiques. Mais obtenir des fonds est difficile, surtout pour des projets
qui visent plus loin que la défense d'intérêts locaux.
Le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) permet aux ONG de financer
des projets propres, surtout dans le cadre du programme de micro-financements.
Pour les projets de grande taille ou detaille moyenne, les ONG officient
souvent comme partenaires locaux d'agences de mise en œuvre et d'exécution.
Plusieurs ONG ont rédigé ensemble un vade-mecum qui explique
comme fonctionne le FEM, ses structures matérielles et organisationnelles,
et – en 2e partie – comment demander des fonds avec les meilleures chances
de succès.
Récemment, le FEM a lui-même publié un guide expliquant
comment faire des propositions de projet se referrant à un nouveau
domaine d'action lancé en 2003 : « Gestion durable des
sols ».
Sources:
> The A-Z of the GEF: An NGO Guide to Participation in
the GEF. Liliana Hisasis. 2005. 143 p. www.gefweb.org/Partners/
partners-Nongovernmental_Organ/ngo_guide/ngo_guide.html
> Land Degradation and the GEF. A Guide to Developing
Project Proposals and Accessing Project Funding from the Global Environment
Facility for Sustainable Land Management. Robert C. Gustafson. Nairobi.
2005. 101 p. www.gefweb.org/projects/Focal_Areas/land/documents/
GuidelinesOP15Eng.pdf
La culture de coton biologique expliquée simplement
Le passage de l'agriculture conventionnelle à l'agriculture biologique
peut contribuer à réduire la pauvreté et à
ménager les ressources naturelles. Mais pour que l'agriculture
biologique produise ces effets positifs, un service complet de vulgarisation
est nécessaire.
Se fondant sur des travaux de recherche menés en Inde et des
expériences d'autres projets, l'Institut de recherche de l'agriculture
biologique en Suisse a développé une « boîte
d'outils » sur la culture de coton biologique dans les Tropiques.
Celle-ci donne aux conseillers et aux petits paysans des informations
pratiques sur les aspects techniques, économiques et organisationnels
de cette culture. La pièce central de la documentation est l'«
Organic Cotton Crop Guide », qui informe en détail sur
le choix des espèces, le traitement du sol, les maladies, les
fertilisants, la gestion de l'eau, les récoltes, la transformation,
ainsi que sur des aspects d'économie d'entreprise. Richement
illustré, le guide donne de nombreuses idées et aides
à la décision. La boîte comprend encore du matériel
de cours pour les conseillers, avec des résumés des points
les plus importants, des propositions didactiques et des transparents.
Un cours traite plus spécialement de la fertilité du sol.
Finalement, un manuel destiné aux responsables de projets aide
ceux-ci à développer et à gérer des projets
de coton biologique avec des petits paysans.
Source:
Producing Organic Cotton: A Toolkit. Crop guide, Project guide, Extension
tools. Frank Eyhorn. Research Institute of Organic Agriculture (FiBL).
2005.
www.fibl.org/english/cooperation/projects/organiccotton2.php#extension
Le rôle des produits forestiers non ligneux dans la lutte contre la
pauvreté
Les
produits forestiers non ligneux (PFNL) sont des produits autres que
le bois issus de la forêt. Les populations tributaires de la forêt
les utilisent entre autres pour leur alimentation, en particulier dans
les périodes creuses, et peuvent parfois en tirer des revenus
monétaires. Cette exploitation favorise leur volonté de
conserver les écosystèmes forestiers, mais peut aussi
représenter une menace pour certaines espèces. Sur le
plan social, selon le segment socio-économique qui profite des
bénéfices des PFNL, leur utilisation peut devenir source
de tensions et de luttes de pouvoir.
Un atelier tenu à Berne en 2005 et la publication qui en découle
tentent de faire le point sur le rôle que les PFNL peuvent jouer
pour une réduction de la pauvreté.
Selon des études de cas, il apparaît crucial en matière
d'aide au développement de comprendre les contextes locaux pour
savoir quand et comment les plus démunis peuvent tirer un bénéfice
tangible et équitable des PFNL. Car ce n'est pas automatiquement
le cas.
La dévolution de la gestion des forêts aux populations
riveraines, la transformation locale des produits, ainsi que la présence
de marchés à proximité semblent être les
principales pistes menant à de meilleurs bénéfices
pour les collecteurs et les ménages vivant près de la
forêt.
Source: Non-timber forest products between
poverty alleviation and market forces. Ed. Jean-Laurent Pfund and Patrick
Robinson. Intercooperation, SDC, seco, 2006. 50 p.
http://www.intercooperation.ch/offers/download/NTFP-poverty-
alleviation-market-forces.pdf
Exploiter durablement les terrains en colline
Pour
les paysans qui vivent dans les régions marginales de collines
du sud-est asiatique, il n'est pas facile de trouver des sources de
revenus durables. Une des raisons en est l'érosion rampante des
sols. Le projet « Asialand » a tenté de promouvoir
des technologies de conservation adaptées à ce type de
paysage avec des méthodes participatives. Des paysans de Malaisie,
Thaïlande, Laos, Vietnam, Indonésie, Philippines et Chine
ont été invités à participer à des
séances d'information et des formations. Par ailleurs, le projet
a établi des relations étroites entre les institutions
de recherche et de conseil et a instruit leurs collaborateurs en matière
de développement participatif et de diffusion des technologies.
L'évaluation de la dernière phase du projet arrive à
des résultats positifs. La mise en place d'entreprises pilotes,
les « Conservation Farming Villages » s'est avérée
particulièrement probante. Dans ces « villages »,
les paysans ont pu étudier et tester différentes techniques
de conservation du sol. En outre, plusieurs paysans ont été
formés en tant que conseillers. Ces initiatives et d'autres encore
ont incité de nombreux paysans à adopter ces techniques
avec, à la clé, une amélioration de leurs conditions
de vie. Alors que le principe de l'exploitation durable du sol a été
bien accueilli par les paysans, son ancrage au niveau politique n'a
pas encore beaucoup progressé.
Source: Performance Evaluation and Impact
Assessment of the ASIALAND Network: Management of Sloping Lands for
Sustainable Agriculture Project. Phase 5 (2001–2004). A.R. Maglinao,
D.O. Manzanilla, and S. Chandrapatya. Submitted to the Swiss Agency
for Development and Cooperation (SDC) and the International Water Management
Institute (IWMI), November 2005. 115 p.
www.iwmi.cgiar.org/pubs/Other_Publications/index.htm
La gestion communautaire n’est pas toujours synonyme d’équité
Les approches de gestion communautaire des ressources naturelles (CBNRM)
sont en principe censées avoir une influence positive en termes
de réduction de la pauvreté et de développement
durable et équitable. L'ouvrage passe en revue diverses initiatives
de CBNRM menées dans plusieurs pays d'Asie (Cambodge, Chine,
Inde, Indonésie, Laos, Népal, Philippines, Thaïlande
et Vietnam), en se focalisant sur leur contribution potentielle à
l'équité.
Parmi les leçons à tirer de cette analyse intéressante,
il y a la suivante : quand on emploie une approche CBNRM, il est nécessaire,
d'une part, de clarifier quels sont les domaines et les groupes entre
lesquels il faut réussir à établir l'équité
et de l'autre, d'étudier les critères de référence
(les processus pour déterminer « ce qui est équitable
», les droits déterminés par le contexte culturel
et social). Une autre leçon importante est que nous devrons peut-être
accepter un compromis entre une distribution équitable et une
meilleure gestion des ressources.
Les auteurs concluent que l'iniquité ne disparaît pas automatiquement,
à moins que la société soit mise au défi
de changer et qu'elle soit désireuse de le faire. La gestion
communautaire de ressources naturelles n'aura pas forcément pour
effet de sortir la population de la pauvreté mais elle peut améliorer
et étendre les droits d'utilisation pour les pauvres. Dans certains
cas, il s'avère que la CBNRM peut déboucher sur une forme
d'action sociale qui traite de questions comme la gouvernance et la
démocratie et qui va donc bien au-delà de la gestion des
ressources naturelles.
Source: Hanging in the Balance:
Equity in Community-Based Natural Resource Management in Asia. Ed. Sango
Mahanty [et al…]. RECOFTC, 2006. 222 p.
www.eastwestcenter.org/res-rp-publicationdetails.asp?pub_ID=1972
Adaptation du secteur forestier au changement climatique
Pour
s'assurer de l'adaptation à long terme, les projets qui tendent
à décroître la vulnérabilité au changement
climatique devraient être promus dans les politiques nationales
de développement. C'est à ce processus que s'intéresse
le présent document, en mettant l'accent sur les écosystèmes
forestiers et les groupes sociaux qui en dépendent.
L'existence d'une articulation entre les politiques internationale,
nationale et locale est une condition préalable à la mise
en oeuvre d'un projet. Partant du contexte politique international du
changement climatique et de l'explication scientifique de ce dernier,
les auteurs en analysent ensuite les impacts positifs et négatifs
sur les écosystèmes forestiers. Les méthodes d'analyse
de cette vulnérabilité sont basées dans les domaines
de l'écologie, des sciences forestières, de la métésorologie,
des sciences économiques et sociales. La définition du
projet résoudra par exemple les questions de qui sont les groupes
affectés par les impacts du changement climatique, dans quel
écosystème forestier et quel périmètre géographique,
qui représente les institutions, quels mécanismes sont
à disposition pour garantir la participation ?
Cet ouvrage constitue un instrument utile pour les décideurs
nationaux et locaux à chaque étape de la définition
de projets d'adaptation des écosystèmes forestiers au
changement climatique.
Source: Adaptation
of forest ecosystems and the forest sector to climate change. Carmenza
Robledo, Claudio Forner. FAO, 2005. 88 p.
www.intercooperation.ch/offers/download/AdaptationOfForest
Ecosystems.pdf
La version espagnole sera accessible à la même adresse
dès mai 2006.
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