InfoResources News No 4 /
06 (Août 2006)
Article de fond
> Mécanisme pour un développement propre, foresterie
et réduction
de la pauvreté
Politique
> Animaux
de rente : sécurité et nouvelles possibilités de
revenus
pour les populations pauvres
> Garantie de
l’exploitation légale des forêts en milieu tropical
> Notre manière
d’agir avec l’environnement se répercute sur notre
santé
> Le libre commerce,
les intérêts environnementaux et les droits
de l’homme sont-ils conciliables
?
Mise en oeuvre
> Entre appropriation
et expropriation
> Pauvreté et
conservation : un portail d'informations pour créer
des ponts
> Les paysans du
Mali prennent en mains leurs services
d’appui et de conseil
> Des routes pour
lutter contre la pauvreté
> Innovation
rurale en Amérique Centrale
Opinion d'expert
> Les riziculteurs et non le riz doivent
figurer au centre de
l’effort de recherche
Article de fond
Mécanisme pour un développement propre, foresterie et réduction
de la pauvreté
Le
Mécanisme pour un développement propre (MDP) du Protocole
de Kyoto permet aux pays industrialisés (Pays de l'Annexe I)
qui réalisent des projets dans des pays en développement
d'acquérir des « Réductions d'Émission Certifiées
» (REC). Les REC créditées correspondent à
la réduction des émissions de gaz à effet de serre
obtenue dans le cadre d'un projet donné ou à la diminution
temporaire de carbone dans l'atmosphère induite par un projet
forestier. Les pays industrialisés peuvent utiliser ces REC pour
honorer leurs engagements en terme de réduction d'émissions.
Tout projet MDP est censé promouvoir le développement
durable selon les priorités du pays en développement concerné.
Dans le domaine de la foresterie, seule la plantation d'arbres dans
une région sans forêts depuis 1990 est considérée
comme afforestation ou reforestation au titre du MDP. Les projets qui
préviennent la déforestation ou qui visent la gestion
durable des forêts ne sont pas encore pris en compte dans le MDP.
Les questions clés qui se posent en relation avec ce mécanisme
sont les suivantes :
- Comment des projets MDP peuvent-ils améliorer les conditions
de vie des communautés rurales pauvres ?
- Existe-t-il des exemples qui documentent ce potentiel ?
- En quoi consistent exactement les bénéfices du MDP
pour les populations rurales pauvres ?
Le projet San Nicolas en Colombie a été
conçu sur la trame des questions susmentionnées. Mis en
œuvre depuis 2001, le projet vise à utiliser le potentiel
du MDP pour promouvoir la gestion durable des paysages forestiers et,
parallèlement, à améliorer les conditions de vie
des quelque 12'000 familles directement concernées.
Aujourd'hui, il est possible de dégager quelques indicateurs.
La région dispose désormais d'un plan directeur de développement
forestier adopté par les paysans locaux qui ont participé
activement à sa conception. Celui-ci comporte un volet de reforestation
au titre du MDP ainsi que l'exploitation de produits ligneux et non
ligneux. Le volet MDP inclut six systèmes agroforestiers, un
système silvopastoral et diverses petites plantations. D'ici
à 2008, plus de 2'500 ha seront cultivés et exploités
conformément à ce plan, créant de nouvelles sources
de revenus pour la population locale. Le projet prévoit également
des activités relatives à la gestion durable des forêts
existantes, ainsi que des programmes de développement des compétences
et de création de petites entreprises pour des nouveaux produits
et marchés. A l'heure qu'il est, les bénéficiaires
de ces programmes vendent des produits dérivés de produits
non ligneux comme du shampoing, du savon et des huiles essentielles.
Le Fonds Biocarbone de la Banque mondiale, un acteur clé du MDP,
est en train d'achever les négociations avec MASBOSQUES, un partenariat
public-privé qui réunit les propriétaires des forêts
locales (principalement des petits paysans), des ONG locales, des institutions
publiques et des municipalités de la région de San Nicolas.
Le succès du projet mené à San Nicolas se fonde
sur la participation et l'acquisition d'autonomie de la communauté
locale, démarche qui s'appuie sur une documentation d'excellente
qualité. D'autres communautés rurales dans des pays en
développement pourront-elles également utiliser le MDP
à des fins de réduction de la pauvreté et de développement
durable?
Mise à part l'expérience de San Nicolas, plusieurs arguments
(par ex. la disponibilité de méthodologies évaluées
qui facilitent la conception d'une composante de foresterie MDP) permettent
de répondre par l'affirmative. Du point de vue de la réduction
de la pauvreté, des modalités, procédures et méthodologies
simples pour des activités de projets à petite échelle
(small-scale project activities SSC/AR) revêtent une grande importance.
Les SSC/AR visent à promouvoir la participation des communautés
pauvres dans le MDP.
Le MDP à lui seul ne permet pas aux communautés locales
de devenir autonomes, ni de réduire la pauvreté. Il peut
néanmoins apporter une précieuse contribution à
la réalisation des objectifs de développement dans les
régions rurales. La coopération au développement
est appelée à promouvoir d'une part la participation et
l'autonomie, d'autre part le renforcement des compétences en
matière de MDP, afin de garantir que les pauvres profitent des
composantes de foresterie MDP.
Sources:
> Alternative financing model for sustainable forest
management in San Nicolas. www.tropicalforest.ch/project.php?id=18
> Approved A/R Methodologies. UNFCC.
http://cdm.unfccc.int/methodologies/ARmethodologies/approved_ar.html
> Catalyzing Markets for Climate Protection and Sustainable Development.
Colombia: San Nicolas Agroforestry. The World Bank Carbon Finance Unit.
http://carbonfinance.org/Router.cfm?Page=Projport&ProjID=9630
> MASBOSQUES. Corporación para el Manejo Sostenible de los
Bosques. www.masbosques.org.co
Note:
Ce projet a été cofinancé par l'Organisation internationale
des bois tropicaux (OIBT, avec la Suisse-seco en tant que principal
bailleur), la Corporación Autónoma Regional del Rionegro
–Nare (CORNARE) et le Laboratoire fédéral d'essai
des matériaux (EMPA).
Politique
Animaux de rente : sécurité et nouvelles possibilités de revenus
pour les populations pauvres
Une
récente publication de LivestockNet montre que les animaux de
rente peuvent jouer un rôle important dans la réalisation
des Objectifs du millénaire pour le développement.
Les animaux de rente servent souvent de « banque » aux plus
démunis ; ils constituent une sorte d'épargne sur laquelle
on pourra compter en temps de crise. Ils génèrent aussi
un petit revenu supplémentaire qui permettra de couvrir des frais
de formation et de santé. En outre, les animaux de rente fournissent
des éléments importants pour une alimentation saine. Dans
le travail des champs, ils servent de bêtes de trait et de somme,
et leurs excréments de fertilisants. Pour les femmes plus particulièrement,
la détention d'animaux de rente offre la possibilité de
réaliser des gains propres et d'améliorer ainsi leur statut.
Malgré ce potentiel, la productivité des animaux de rente
est généralement faible. Les petits paysans n'ont souvent
pas accès aux nouvelles technologies utiles, ni les moyens de
vendre leurs produits de manière rentable. Pour que des initiatives
de développement dans ce domaine soient durables, elles ne doivent
pas négliger les impacts négatifs : une production trop
intensive peut nuire à l'environnement ; la détention
d'animaux de rente implique un travail assez considérable et
peut compromettre la production de plantes.
Source: Livestock Production
and the Millennium Development Goals: The role of livestock for pro-poor
growth. LivestockNet, May 2006. 20 pp.
www.livestocknet.ch/pdfs/LsN_MDGs_final.pdf
Garantie de l’exploitation légale des forêts en milieu tropical
Verifor, projet de «vérification forestière»,
veut contribuer à soutenir les partenaires de l'Union Européenne
dans les pays tropicaux, quant à la légalité des
conditions d'exploitation de leurs forêts, notamment en vue du
commerce.
Son objectif est d'appuyer le développement d'institutions de
vérification dans chaque pays concerné. Celles-ci devraient
être représentatives des spécificités nationales,
de la société dans son ensemble et des principes de bonne
gouvernance. Pour cela, le projet se base sur la dissémination
des résultats de recherches et la promotion de la connaissance
sur les systèmes de vérification destinés aux gouvernements
des pays riches en forêts, aussi bien qu'à l'industrie
forestière, aux groupes de la société civile et
à la coopération internationale.
En plus de différentes prestations, le site vient d'ouvrir une
rubrique « Controverses » accueillant des articles critiques
en provenance de l'extérieur sur le débat qui a lieu autour
de la vérification. La première critique qui y a été
déposée dénonce le peu d'attention qui serait accordé
aux dimensions sociales et aux acteurs les plus démunis, alors
que les plus puissants sont protégés.
Source: The Verifor Project. Options
for forest verification. www.verifor.org
Notre manière d’agir avec l’environnement se répercute sur
notre santé
A l'heure actuelle, 60% des services écosystémiques
analysés par l'Evaluation des Ecosystèmes pour le Millénaire
sont en péril. Cette évolution constitue une menace directe
pour la santé des êtres humains : les inondations occasionnent
des morts et des blessés, le rayonnement accru du soleil peut
provoquer des cancers de la peau, etc. Des écosystèmes
dégradés représentent aussi une menace indirecte
pour l'être humain, surtout pour les les populations les plus
pauvres. Une diminution de la fertilité du sol fait baisser la
production alimentaire ; la malnutrition et son corollaire, la vulnérabilité
face aux maladies infectieuses, augmentent. Il existe deux moyens de
prévenir ces développements :
- prévenir ou mitiger la destruction des écosystèmes,
- protéger la population contre les répercussions négatives
des changements des écosystèmes.
Les deux stratégies se complètent.
Il convient de définir des priorités en concertation avec
les personnes directement touchées, même si les corrélations
entre la dégradation des écosystèmes et l'état
de santé ne peuvent être établies que très
difficilement. En effet, les effets des dommages environnementaux sur
la santé se produisent non seulement immédiatement et
localement, mais aussi à retardement et tout à fait ailleurs.
D'où l'importance pour le politique de prendre des mesures afin
de briser ce cercle vicieux.
Source: Ecosystems and Human Well-being:
Health Synthesis. World Health Organization, Millenium Ecosystem Assessment.
2005. 137 pp.
www.maweb.org/en/Products.Synthesis.aspx
Résumés en français et espagnol.
Le libre commerce, les intérêts environnementaux et les
droits de l’homme sont-ils conciliables ?
Des représentants des sociétés civiles des pays
du sud et du nord demandent que les intérêts environnementaux
et l'égalité des droits occupent une place plus importante
dans les négociations et les conventions de l'OMC. Face à
ces attentes, l'OMC rétorque que sa mission principale est de
régler le commerce mondial et qu'il ne lui appartient pas d'assumer
des responsabilités en matière de droits de l'homme, ni
de se mêler des législations environnementales nationales.
Une rencontre publique entre représentants de l'UE et de la société
civile, à la veille de la 6ème rencontre des ministres
de l'OMC à Hong Kong (2005) visait à lancer un dialogue
constructif, et notamment à engager l'UE à se faire l'avocate
de règles commerciales davantage orientées vers la justice
sociale, l'égalité des droits et le développement
durable.
Le rapport de cette rencontre met en regard les positions des différentes
parties en présence. Le document ne contient pas de recommandations,
mais se borne à résumer les discussions, ce qui a du moins
le mérite de donner une vue d'ensemble des points de vue. Serait-ce
symptomatique de l'état actuel de la situation ?
Toujours est-il que les analyses publiées dans la deuxième
partie du document sur la déclaration adoptée à
Hong Kong montrent bien que l'OMC ne s'est guère souciée
jusqu'à maintenant d'aspects écologiques et sociaux.
Source: The EU’s Responsability
at the WTO; Environment, Gender and Development. Women in Development
Europe (WIDE)/Friends of the Earth Europe (FOEE). 2006. 76 pp. www.igtn.org/pdfs//451_WIDE_FOEE%20Report%202006.pdf
Mise
en oeuvre
Entre appropriation et expropriation
Le droit foncier africain est très complexe. Les dispositions
légales sont entretissées de pratiques relevant du droit
coutumier et de croyances religieuses. Les réformes rurales classiques
ne rendent pas justice à cette complexité. Partant d'idées
louables, certes, elles vont souvent dans la mauvaise direction. Ainsi,
au lieu de formaliser les droits fonciers de collectivités, les
politiciens se concentrent sur le morcellement de la terre en petits
titres de propriété privée. Les nombreuses sociétés
pastorales africaines sont particulièrement affectées
par ce développement. La politique de morcellement se fonde généralement
sur des arguments écologiques : la terre en propriété
collective est synonyme d'un accès ouvert et sans contrôle,
ce qui conduirait à une exploitation abusive et à la destruction
du sol. Or, c'est le contraire qui se vérifie. C'est seulement
lorsque l'on accordera aux paysans sans terre un droit garanti d'utiliser
la terre en propriété collective qu'ils l'exploiteront
de manière aussi durable que possible, dans leur propre intérêt.
Cette politique foncière 'non orthodoxe' permettrait en outre
de préserver les liens religieux-culturels et de favoriser la
continuité sociale.
Cette publication est le fruit d'une compilation en douze résumés
très éclairants des résultats d'un atelier. Elle
contient des informations hautement intéressantes et des pistes
concrètes sur les questions de droit foncier.
Source: Land Rights for African Development:
From Knowledge to Action. Esther Mwangi (ed.). CAPRi Policy Briefs.
38 pp.
www.capri.cgiar.org/pdf/brief_land.pdf
Pauvreté et conservation : un portail d’information pour créer des ponts
La réduction de la pauvreté et la conservation des ressources
naturelles s'influencent réciproquement, dans le positif comme
dans le négatif. De nombreux acteurs sont concernés à
différents niveaux par ces interactions et il n'y a pas toujours
de consensus entre les spécialistes du développement et
de la conservation.
Partant de ce constat, la nouvelle initiative « Groupe d'apprentissage
sur la pauvreté et la conservation » (Poverty and Conservation
Learning Group PCLG) s'est donné pour mission d'identifier les
lacunes du savoir, de relier les connaissances disponibles et les nouveaux
résultats scientifiques et de les rendre accessibles. Les niveaux
'stratégique-politique' et 'mise en œuvre' sont tous deux
concernés : l'apprentissage mutuel entre les parties prenantes
clés devrait conduire à une meilleure harmonisation des
politiques, et la dissémination de bonnes pratiques et d'autres
documents pertinents, favoriser le travail sur le terrain.
Le site Internet comporte quatre bases de données (bibliographie,
institutions, initiatives, études de cas). D'autres fonctions
sont prévues, notamment un forum d'échanges et une section
pour les méthodes et les instruments.
Source: Poverty and Conservation:
the information portal of the Poverty and Conservation Learning Group.
www.povertyandconservation.info/fr/
Le site est disponible en trois langues ; la plupart des
documents y figure uniquement dans la langue originale (le plus souvent
l'anglais).
Les paysans du Mali prennent en mains leurs services d’appui
et de conseil
Il y a une dizaine d'années, dans le sillage d'un processus
de démocratisation qui a touché tout le Mali, les services
d'appui et de conseil aux paysans de la zone Office du Niger, essentiellement
rizicole, ont commencé à se réorganiser. Les paysans
ont revendiqué que ces services, jusqu'alors régis par
l'Etat, soient placés sous le contrôle des organisations
de paysans, mieux placées pour connaître le type d'appuis
et de conseils nécessaires et souhaités. En contrepartie,
ils se proposaient de financer eux-mêmes ces services moyennant
le versement de cotisations.
Depuis lors, les centres de services se sont bien développés.
Aujourd'hui, ces centres ainsi que les organisations de paysans elles-mêmes
sont devenus des partenaires stables, transparents et fiables pour les
paysans. Par contre, le financement par les paysans s'avère difficile.
Beaucoup d'entre eux ne peuvent pas payer les cotisations demandées,
même si elles sont très faibles.
Source: Appui et conseil aux organisations
paysannes en zone Office du Niger. Du projet centre de prestations de
services aux « Faranfasi So ». Jean-Bernard Spinat, Bakary
Traoré, Anne-Sophie Saywell. Groupe initiatives, Traverses No.16,
février 2006. 45 pp.
www.groupe-initiatives.org/pdf/traverse_16.pdf
Des routes pour lutter contre la pauvreté
La desserte par une route de régions rurales reculées
apporte des changements incisifs. Sur la base de plusieurs études
de cas menées en Indonésie, aux Philippines et au Sri
Lanka, la Banque asiatique du développement a examiné
dans quelle mesure les pauvres pouvaient en profiter.
La construction de routes ne permet évidemment pas d'améliorer
de mauvaises conditions générales, par exemple des conditions
climatiques défavorables. Mais les routes facilitent l'accès
aux lieux de formation et aux services de santé et créent
de nouvelles possibilités économiques. Malheureusement,
les couches pauvres de la population ne profitent que peu de cette ouverture
économique. Elles n'ont simplement pas les moyens d'entrer dans
le circuit commercial ou de créer des micro-structures procurant
un revenu. Certains pauvres réalisent un revenu occasionnel en
travaillant dans la construction et l'entretien de routes et dans l'agroindustrie.
Pour ces gens, l'amélioration des chemins dans le village-même
et alentour est nettement plus importante, car elle leur permet de gagner
du temps dans l'accomplissement des travaux quotidiens. Une route régionale
ne serait que peu utilisée par les villageois, ou alors seulement
en cas d'urgence.
Une route seule ne suffit pas pour améliorer la situation des
pauvres ; ceux-ci ont besoin de mesures d'accompagnement pour en profiter.
Cet intéressant rapport donne des indications pour la planification
de projets routiers et contient une typologie des ménages concernés
sous la forme de brefs portraits.
Source: When Do Rural Roads Benefit the
Poor and How? An In-depth Analysis Based on Case Studies. Hemamala Hettige.
Asian Development Bank. 2006. 101 pp.
www.adb.org/Documents/Books/ruralroad_benefits/default.asp
Innovation rurale en Amérique Centrale
Comprendre
pourquoi les producteurs adoptent ou non de nouvelles technologies dans
leur système de production et économies domestiques, c'est
justement comprendre leur rationalité économique et leur
manière d'assurer leurs moyens d'existence.
Cette recherche a porté un regard «en triangle» (depuis
plusieurs points de vue) sur ce processus, incluant des analyses sociales,
anthropologiques et historiques, ce qui lui confère un caractère
particulièrement intéressant.
Par exemple, au nord du Petén au Guatemala, le Conseil national
des aires protégées (CONAP) y avait une vision de conservation
à long terme, alors que les communautés se préoccupaient
de leur économie à court terme. Les acteurs entrèrent
en conflit. A partir du milieu des années 1990, apprenant de
ses erreurs, la CONAP rectifia sa stratégie d'intervention. L'octroi
de concessions forestières communautaires (CFC), réglé
par un contrat, se révéla propice pour canaliser le conflit
et intégrer l’avis des communautés dans la politique
de conservation. Peu à peu, dans le panorama des communautés
appuyées par des ONG pour la gestion de leur CFC, apparurent
des entreprises forestières intéressées à
la commercialisation du bois. Si les bénéfices générés
par cette nouvelle activité sont bien gérés par
la communauté, ils permettent notamment des investissements et
amortissements d'équipements. Ces derniers contribuent à
leur tour à la diminution des coûts de production et à
l'amélioration de la qualité pour l'exportation.
Source: Procesos de innovación
rural en América Central. Cornelis Prins. CATIE, 2006. 244 pp.
www.catie.ac.cr/bancoconocimiento/N/NicaraguaH5Publicacion
Cornelis/NicaraguaH5PublicacionCornelis.asp
Contact : Cornelis Prins, prins@catie.ac.cr
Opinion
d'expert
Les riziculteurs et non le riz doivent figurer au centre de
l’effort de recherche
En
Asie, le riz est la plante qui couvre la plus grande surface des terres
cultivées. Pour des centaines de millions de personnes, surtout
les plus pauvres, le riz est l'aliment de base. De grands changements
écologiques, technologique et sociaux, ainsi que la demande croissante
de riz placent la recherche internationale sur le riz face à
de nouveaux défis. Dans une interview accordée à
InfoResources, Robert Zeigler, directeur général de l'Institut
international de recherche sur le riz (IRRI), a expliqué la nouvelle
stratégie de son institution, en soulignant les points suivants
:
- L'IRRI déplace l'accent de ses recherches de la sécurité
alimentaire vers la réduction de la pauvreté. Il focalisera
son travail non plus sur les cultures de riz irriguées à
forte productivité, mais sur la riziculture pluviale pratiquée
en majorité par les paysans pauvres. Cette réorientation
va de pair avec un engagement accru en Afrique subsaharienne et, de
manière plus globale, avec une concentration sur les personnes
et leurs revenus.
- La durabilité des systèmes de production et les influences
du changement climatique gagnent en importance. Des épisodes
plus fréquents de sécheresse et d'inondation ainsi que
la pénétration d'eau de mer exigent des sortes de riz
qui soient plus tolérantes à la sécheresse, aux
inondations et au sel.
- Grâce aux nouvelles connaissances scientifiques, l'IRRI voit
un grand potentiel dans l'amélioration de la valeur nutritive
du riz, afin de prévenir les maladies liées à
la malnutrition.
Zeigler relève l'importance de partenariats à tous les
niveaux pour atteindre les objectifs visés. Finalement, les nouveaux
savoirs doivent être rendus accessibles à tous en utilisant
les possibilités offertes par les technologies de l'information.
Sources:
> Interview avec Robert
Zeigler, directeur général de l'Institut international
de recherche sur le riz (IRRI). InfoResources, juillet 2006. 10 p.
www.inforesources.ch/pdf/zeigler_interview.pdf
> Bringing hope, improving lives: strategic plan, 2007–2015.
International Rice Research Institute (IRRI), 2006. 61 pp.
www.irri.org/bringinghope/improvinglives.pdf
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